Aller chez le psy pour réparer le monde

Alors que le vieux monde s’écroule en même temps qu’il se radicalise, que le nouveau tarde à surgir en même temps qu’on le criminalise, et que dans ce brouillard, les inégalités, les violences systémiques et institutionnelles ne cessent de croître, nous nous sommes demandé-es, avec notre invitée Auriane Bardon, psychologue clinicienne, comment le soin psychique pouvait réparer les humain-es et peut-être même réparer le monde. Continuer de lire Aller chez le psy pour réparer le monde

L’éco-anxiété n’est pas pathologique, le déni écologique oui

L’éco-anxiété souvent décrite comme une détresse psychique liée à la conscience des dérèglements écologiques globaux, demeure un concept jeune, à la fois polysémique et en pleine expansion dans les champs de la psychologie clinique, de la sociologie et de la philosophie environnementale. Ce type d’anxiété s’inscrit dans un continuum émotionnel complexe, où se mêlent le chagrin, la peur, l’impuissance mais aussi l’amour, la mémoire et la lucidité. Trop souvent banalisée, dépolitisée et réduite à des responsabilités individuelles, l’éco-anxiété devrait plutôt être considérée comme un langage émotionnel sain, une réaction auto-immune contre la violence d’un monde qui s’effondre et dont le déni a des conséquences mortelles. Continuer de lire L’éco-anxiété n’est pas pathologique, le déni écologique oui

La paresse comme résistance à l’absurdité du monde

La notion de paresse est profondément relative, car elle découle d’une hiérarchie des activités humaines façonnée par les logiques dominantes du capitalisme. Ce que l’on nomme « paresse » n’est bien souvent que l’absence de participation au travail producteur de valeur marchande — cette valeur étant définie de manière étroite et économiciste, comme ce qui génère du profit ou peut être quantifié dans un PIB. Dans cette perspective, soigner un proche sans être rémunéré, contempler un paysage, réfléchir longuement à une idée, ou simplement prendre soin de soi, sont autant d’actes discrédités, car non rentables. Contre la logique absurde du profit, le refus de faire peut alors devenir un geste conscient de désertion.  Continuer de lire La paresse comme résistance à l’absurdité du monde

Relations Parasociales : les influenceur-euses ne sont pas vos ami-es

Les relations parasociales désignent un type de lien unilatéral qui se développe entre un individu et une figure publique ou médiatisée. Contrairement à une interaction sociale bidirectionnelle, la relation parasociale n’implique aucun échange véritable : la personne investit émotionnellement dans une figure qui, en retour, ne connaît ni son existence ni sa réalité subjective. Ce phénomène trouve dans les réseaux sociaux contemporains un terreau particulièrement fertile. Continuer de lire Relations Parasociales : les influenceur-euses ne sont pas vos ami-es

Procrastination et rentabilité : le temps mort c’est de l’argent ?

En neurosciences comme en sciences humaines, de nombreuses études tendent à démontrer que la procrastination est une réaction face à l’absurdité d’injonctions contradictoires ou absurdes. Car, mêmes nos temps morts, au lieu de permettre une véritable déconnexion ou un espace de réflexion, sont aujourd’hui rentabilisés à travers des plateformes et des réseaux sociaux, monétisant chacune de nos interactions. Continuer de lire Procrastination et rentabilité : le temps mort c’est de l’argent ?

Pourquoi les médiocres sont-ils obsédés par l’« ordre » ?

L’obsession pour l’ordre est un trait récurrent dans l’histoire, où l’invocation d’un besoin de stabilité et de sécurité justifie souvent des politiques répressives, l’érosion des libertés et la concentration du pouvoir. On ne parle pas ici de bien ranger sa maison, d’être organisé-e dans son agenda, ponctuel-le à ses rendez-vous, rigoureu-se dans son travail ou méticuleu-se dans le ménage, mais bien d’imposer, aux autres et sans leur consentement, un ordre très relatif, par crainte que soit démasquée une pensée médiocre et nombriliste. Continuer de lire Pourquoi les médiocres sont-ils obsédés par l’« ordre » ?