Pourquoi être contre ?

« Je suis contre. En opposition. Mais je suis aussi contre, tout contre nous. Je soutiens des murs qui devraient s’effondrer. Je suis contre, je supporte, avec mon dos, mes mains, ma nuque et ma tête. Je suis contre. Je détruis des murs, je brise des barrières, blotti avec les autres. Nous avançons contre. C’est-à-dire ensemble. Je contre, je m’oppose, je renvoie. Mon corps se tend et plonge vers le ciel. Mon saut me porte, je suis suspendu, je dis non. À ton encontre, je suis venu, épuisé. J’ai lutté, j’ai entendu la pluie, j’ai vu ta main dans mes cheveux, tout contre toi. » — @rituel_de_labsence

Etre contre, en opposition

Le principe d’être en opposition, ou de prendre position contre, s’inscrit dans une longue tradition de pensée critique. Ce principe ne se réduit pas à une simple négation ou un refus, mais constitue une démarche constructive et dynamique de questionnement, de dialogue et de remise en question des normes, des idées reçues et des vérités établies. Être contre implique d’abord une volonté de ne pas accepter passivement les idées, les valeurs ou les structures sociales sans les examiner de façon critique.

Être contre, être ensemble

D’un autre côté, être contre peut aussi signifier être aux côtés de quelqu’un, en soutien. Cette conception évoque l’idée d’empathie et de compassion. Soutenir quelqu’un, être contre lui au sens de lui fournir un appui, est une affirmation de son existence et de sa liberté.

Pierre Bourdieu ne s’y trompait pas en disant que la sociologie était un sport de combat. Cette perspective est d’autant plus pertinente lorsque l’on considère les attaques émanant de ce que l’on pourrait appeler les « managers du vide », des entités qui, malgré la faiblesse intrinsèque de leur pensée, déploient une agressivité multidimensionnelle—coercitive, juridique, médiatique—dans le but d’imposer leur vision destructrice du monde. Ce que l’historien Johann Chapoutot nomme très justement : la destruction du monde par les derniers des hommes.

En s’armant de la profondeur des sciences humaines, on se dote de la capacité à utiliser la force de son adversaire contre lui-même, à l’instar d’un judoka qui utilise le poids et le mouvement de son opposant pour le renverser. Cette démarche exige une maîtrise des nuances, une compréhension des dynamiques de pouvoir et une capacité à discerner les structures sous-jacentes qui gouvernent les rapports de domination sociale.

L’ambition de contremag.org est simple : se servir des sciences humaines pour démystifier, déconstruire, prendre de la distance, comprendre et avoir les outils pour résister à la décadence assumée des grands empires médiatiques partout à travers le monde.


En savoir plus sur Contremag

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

3 réflexions sur “Pourquoi être contre ?

Laisser un commentaire